Interview atypik de Vince Terranova
Interview réalisée le 21 Septembre 2020 au Studio Solu’Son de Peaugres après une session d’enregistrement de son prochain album.
Session essentiellement basée sur l’enregistrement de la guitare 12 cordes, guitare souvent utilisé en studio car elle produit de sonorités plus brillantes, plus riches en harmoniques grâce au doublage des cordes.
Une session où le travail et la bonne humeur étaient de mise, des prises faites, refaites, modifiées, ajustées, réajustées voilà de quoi se compose une journée en studio afin de présenter au public le meilleur.
Accompagné D’Emilien Buffa à la console prise de son, Vince a voulu donner le meilleur de lui même n’en déplaise à ses poignets, et à ses doigts.
Nous avons eu la chance, casques sur la tête d’écouter une multitudes de prises et attendons avec impatience la sortie de cet EP.
Nous ne manquerons en tout cas pas l’occasion de vous en parler.
En attendant découvrons-en un peu plus sur Vince Terranova.
Musikronik : Bonjour Vince Terranova
Vince: Salut les filles
Musikronik: Nous avions envie avant toute chose de te connaître un peu mieux, qui es-tu? Depuis quand fais-tu de la musique? Et pourquoi?
Vince: J’ai commencé la musique à l’âge de 6 ans,j’ai fait du solfège de 6 à 18 ans. J’ai débuté par le piano et je n’ai jamais arrêté de faire de la musique, la musique a toujours fait partie de moi. Puis je me suis mis à l’harmonica quand je suis parti à la fac de Pau car c’était plus simple à transporter qu’un piano, puis je me suis mis à la guitare. Comme j’avais de solides bases de solfège il y a des choses qui ont été plus simple à comprendre et à réaliser.
Musikronik: Avais déjà tu l’envie d’en vivre?
Vince: À 14 ans, je pouvais faire jusqu’à 6h de piano par jour alors que mes copains s’amusaient j’avais plus envie de les suivre que de travailler la musique alors j’ai tout ralenti. J’ai donc changé de prof de piano et ça a été salvateur.
J’ai rencontré un professeur qui s’appelle Jean-Luc Vogler qui m’a fait découvrir d’autres artistes et qui surtout m’a donné la liberté de jouer ce que j’étudiais comme bon me semblait par exemple en me permettant de modifier les tempos, les rythmes, les accords. C’est comme ça que petit à petit j’ai commencé à travailler mes propres mélodies.
Musikronik : Au départ donc une influence très classique, et la suite?
Vince: J’ai eu la chance d’avoir des influences très éclectiques, mon grand frère écoutant par exemple Noir Désir, Thiéfaine ou les Doors tandis que le papa d’un ami écoutait lui Léo Ferré, puis au lycée mes potes me prêtaient leurs cassettes et j’ai pu découvrir les Beatles, les Beach Boys, toujours quelque chose d’un peu barré en somme, j’aime bien ça jouer avec les mots, regarder de l’autre côté.
Musikronik : Du coup à quel moment as-tu décidé de te produire?
Vince: À l’époque je me destinais à devenir professeur d’histoire mais après 5 ans à la fac de Pau je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais faire.
En parallèle à la fac avec deux potes on avait monté un groupe de punk Rock en Français on a commencé par faire des petits bars, on répétait dans un lieu qui s’appelait l’ampli, le groupe s’appelait Baby on Board.
Après avoir arrêté la fac et être revenus sur Agen, on a beaucoup tourné au Florida on a fait de belles scènes et l’idée nous est venue d’essayer d’en vivre.
Mais ce groupe c’était un peu n’importe quoi, j’ai connu ma période rock-star (rire).
Puis je suis venu ici en région Rhône Alpes en 1998 où j’ai rencontré des gens qui faisaient aussi de la musique. On a monté un groupe qui s’appelait « Daddy Suck » on a tourné pendant 3/4 ans on a enregistré un album, et puis la vie a fait que ça s’est terminé.
Je suis vraiment intermittent que depuis 2012 avec la création du duo « X TV » on était 2 et on a tourné partout en France, en Europe, en Grande-Bretagne, on arrivait à faire entre 130 et 140 concerts par an, nous avons fait 3 albums.
Depuis 2018 je joue seul avec un premier album sortit en septembre 2018 (Rien à perdre)
Musikronik : Beaucoup de Français, un peu d’Anglais?
Vince : Dans le duo dans lequel je jouais mon pote étant Américain on jouait quasiment tout le temps en Anglais. Mais quand je me suis retrouvé seul j’ai eu envie de chanter en Français, même si c’est chouette de chanter en anglais , d’ailleurs je préfère, mais en Français il se passe d’autres choses. J’écris tous mes textes, un peu à l’anglaise d’ailleurs parce que je suis plus sur les sonorités.
Musikronik : Est-ce que tu commences par écrire le texte ou par composer la musique?
Vince : Toujours la musique d’abord, des mélodies j’en ai tout le temps, mon téléphone est rempli de mélodies.
Musikronik: Ce matin on a eu la chance d’assister à un petit bout d’enregistrement studio du futur album, quand va t’-il sortir? Combien de titres?
Vince: Donc au départ avec Emilien Buffa (le propriétaire et ingé-son du studio Solu’Son avec qui Vince travaille) on voulait faire 5 titres mais on ira peut être jusqu’à 6 ou 7.
On avait prévu de faire une sortie d’EP en Novembre mais vue la situation actuelle tout a été annulé. On essayera quand même de faire une petite soirée de sortie avec un concert en petit comité d’ici la fin de l’année.
Musikronik: Sera-t’-il dans la lignée du précédent? Quels seront les thèmes?
Vince: Oui, finalement je parle toujours de la même chose, de la vie. Le truc c’est que j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont toujours incité à accepter qui j’étais vraiment. Quand tu es issu d’une famille modeste d’ouvrier t’as pas toujours grand chose à raconter, j’ai eu ma période où je racontais beaucoup de bobards, parce qu’à l’époque ce que j’étais ne suffisait pas forcément à mes yeux. Et j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont appris à m’accepter tel que j’étais.
Aujourd’hui dans mes chansons, j’écris sur et à partir de mes propres expériences car sans être égocentrique c’est le sujet que je maîtrise le mieux comme d’autres nombreux artistes, et les premiers bénéficiaires de ce qui peut faire du bien c’est nous-mêmes car on extériorise des choses que l’on a sur le cœur.
Moi j’ai toujours fait le choix de trouver des mots simples pour exprimer des choses pas forcément faciles car au final quand tu discutes avec les gens tu te rends compte qu’un des plus grands maux c’est que la plupart des gens n’arrivent pas à exprimer ce qu’ils ont sur le cœur. Arriver à exprimer nos propres envies, nos propres rêves , de vouloir être la personne qu’on aimerait être, ça c’est primordial.
J’avoue pourtant qu’il n’est pas toujours facile de rester cohérent avec les valeurs prônées dans des chansons comme « Être un jour » ou « Je suis toi » (ndlr 2 titres du précédent album de Vince Terranova « Rien à perdre »). Je pense sincèrement que ma vie est celle que j’ai toujours voulue et je n’ai rien à perdre à me battre pour elle, mais quand des coups durs me sont arrivés, comme un divorce difficile dans mon cas juste après avoir sorti l’album « Rien à perdre » j’ai eu beaucoup de moments où j’ai failli baisser les bras, douter de mes choix,trouver peu de raisons pour continuer et me laisser aller à la tristesse. Puis je me suis pris aux mots et j’ai cru à nouveau en mes chansons pour retrouver le plaisir de les jouer et les partager.
Tout ça, j’essaie de le mettre dans mes chansons.
Parler de son expérience, se faire face, faire confiance aux gens, les aimer,et espérer, toujours espérer que ça aille mieux demain, même si ça va bien aujourd’hui.
Musikronik: Et donc c’est ce que tu vas mettre dans tes chansons…?
Vince: Oui. La chanson d’ouverture de « Le monde d’après » s’appelle « Un beau jour » et parle du divorce. Après il y a une autre chanson qui s’appelle « Le sens de la vie », une autre que j’avais écrite en anglais qui s’appelle « Decide » et donc peut être « Décider » ou « Le choix »…..
Les questions rapides de Céline et Chloé
Musikronik :Que t’apporte la musique?
Vince: La liberté
Musikronik: Si tu étais une chanson?
Vince : Je serais « Il est libre Max »
Musikronik: Est ce que tu as une phrase fétiche?
Vince: « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris » d’Oscar Wilde
Musikronik: Si tu devais faire un autre métier?
Vince: Dans le social je pense, assistant social ou éducateur mais en tout cas quelque chose pour aider les gens.
Musikronik: Ton rêve pour l’avenir?
Vince: J’ai souvent été aimé pour ce que je suis mais aussi souvent quitté pour la même chose. Ça c’est une malédiction que j’aimerais bien lever.
La question piège de Céline et Chloé
Musikronik : Qu’est ce que le confinement a changé dans ta perception de la musique?
Vince: Ça a mis un énorme frein à la création musicale car il n’y avait absolument aucune perspective. Moi je n’ai pas eu envie de créer, d’écrire, de composer pendant le confinement je n’avais rien à raconter.
Par contre ce qui a changé c’est peut être l’aperçu de mes enfants vis à vis de mon métier. J’ai un garçon de 12 ans et une fille de 9 ans et pendant le confinement peut être plus que jamais ils se sont rendus compte que quelqu’un qui joue de la musique c’est important, ça fait du bien aux gens.
Musikronik : Merci Vince Terranova
Vince: Merci à vous les filles.
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